jeudi 10 novembre 2011

POLITICOSPHERE-CANDIDATS : Regard croisé Majorité-Opposition : 13 jours après, les premières fautes...


Suite à l’inflation haineuse constatée depuis 13 jours au cours de ce processus électoral, nous proposons des éléments techniques à explorer pour les candidats sensibles à notre contribution. Nous sommes des consultants apolitiques qui grâce à un œil avisé, avions mis en place une :
                         
                          PolicoSphère des candidats 2011
 
Nous sommes une fabrique de consentement pour candidat moderne
PolicoSphère des candidats 2011 est un outil qui permet de suivre l'actualité de la Présidentielle. Cet outil vous propose des analyses de fond et des commentaires sur la campagne électorale. Cet outil permet aux acteurs politiques, aux acteurs de la société civile, du monde économique, tout au long de la présidentielle de disposer d’outils d’aide à la compréhension des programmes politiques et d’aide à la décision des électeurs.
PoliticoSphere est organisé en 2 sections que nous publions chaque semaine selon le tempo de l’actualité.
  1. PoliticoSphere Election: vous éclaire sur l'élection présidentielle.
  2. PoliticoSphere Candidats: zoom sur chaque candidat et son programme politique 
POLITICOSPHERE-CANDIDATS 
 Regard croisé Majorité-Opposition : 13 jours après, les premières fautes.

Par Patrice PASSY
 
I - L’élection Présidentielle Congolaise ne doit pas être le bal des ambitions, ni une grotesque guerre des égos.

1.Joseph Kabila, Président actuel de la République Démocratique du Congo
2.Jean ANDEKA DJAMBA (Alliance des nationalistes croyants congolais)
3.Adam BOMBOLE INTOLE (indépendant)
4.François-Nicéphore KAKESE MALELA (Union pour le réveil et le développement du Congo)
5.Vital KAMERHE LWA-KANYIGINYI (Union pour la nation congolaise)
6.Oscar KASHALA LUKUMUENA (Union pour la reconstruction du Congo)
7.Léon KENGO WA DONDO (Union des forces du changement)
8.Antipas MBUSA NYAMWISI (indépendant)
9.François-Joseph MOBUTU NZANGA NGBANGAWE  (Union des démocrates mobutistes)
10.Josué-Alex MUKENDI KAMAMA (indépendant)
11.Étienne TSHISEKEDI WA MULUMBA (Union pour la démocratie et le progrès social)
Cette campagne présidentielle va être pour chaque candidat « la rencontre d’un homme avec les Congolais ». Plus qu’un programme détaillé, le Président de la République va être élu sur son aptitude à entendre les électeurs pour leur présenter des réponses quantifiables et précises sur les enjeux fondamentaux qui préoccupent les Congolais, à savoir :

  1. le Congo en chantiers 2012-2017
  2. les « sept faims » du Congo,
  3. le plan quinquennal d’émergence du Congo
Si l’élection présidentielle 2011 doit se résumer à une grotesque guerre des égos, ou à l’étalage des ambitions cela est dangereux pour la jeune démocratie congolaise. Car, quand l'ambition tient lieu de projet politique, plus rien n'a de sens (certains candidats confondent l’ambition d’être président et la structuration d’un vrai programme politique comme réponses aux attentes du peuple). Ou plus exactement l'absence de projet politique laisse la place libre à toutes les ambitions même les plus meurtrières. Nous relevons en ce début de campagne électorale que l'énergie clivante de l’opposition risque de ne pas résister au talent fédérateur de Joseph KABILA.  Il faut pour l’opposition une énergie fédératrice au service de ses convictions et de ses appétits de conquête du pouvoir. Cette situation nous incite à analyser les stratégies (des 11 candidats) en présence  selon le clivage Président sortant et l'opposition, au cours de cette campagne électorale. Nous allons aborder cette analyse critique, sous la forme d'un regard croisé majorité-opposition.
 
 
II - Regard croisé sur les stratégies en présence à 17 jours de l’élection
 

STAR SYSTEM (E1)
Campagne de mobilisation autour du candidat
Étage 1
 
C'est le Niveau I de la campagne (les conseillers peuvent décliner ça en JK-SYSTEM, TWM-SYSTEM, VK-SYSTEM, KWD-SYSTEM)

C’est à cet étage (E1) que se fabrique les éléments du consentement, les éléments du langage, les éléments du marketing politique, les éléments du discours politique, la communication de crise, les stratégies, le budget...
La rencontre d'une personnalité, d'une ambition et d'un projet avec ses électeurs. Voilà le trio qui construit, installe un candidat-gagnant. 
 
Ici il faut faire masse, en clair : une campagne de mobilisation. (affichage, spots publicitaires, achats d’espace dans la presse écrite, sur internet, à la radio, à la télévision, vidéos virales, avoir une présence en organisant la « journée du candidat » par exemple).
Enlevez le projet et il est impossible d'évaluer la personnalité et l'ambition. Seule l'aune du projet (vision, valeurs, offres de campagne, coûts, délais, organisation) permet de jauger le prétendant. Ni le candidat de la majorité, ni les figures de l'opposition n'ont mis en place un KABILA SYSTEM, VITAL SYSTEM, KENGO SYSTEM, TSHISEKEDI SYSTEM etc...Ils ont mis en oeuvre, un organisation (direction) de la campagne, qui techniquement à ce jour est dépassée, car moins souple, moins innovante, incapable de bien couvrir le territoire, sclérosée, budgétivore, chronophage, souffrant de réunionite aiguë  empêtrée dans des conflits internes (d'intérêts et de personnes) et bloquée par les chasseurs de budget.                                               
Sur ce point : Majorité 0 – Opposition 0

HUB Communication électorale (E2)
 
1-En cette période électorale, l’information est un produit de consommation de masse : elle est produite, distribuée, puis consommée. Au regard de l’opinion congolaise, ce qui fait la force d’une information c’est le nombre de fois qu’elle sera vue, lue ou entendue. Les candidats n’ont pas vraiment été vigilant dans la production des informations et des connaissances les concernant (contrôle, orientation de l’infosphère), pire, ils n’ont aucune maitrise de la distribution (maitrise de la médiasphère par une organisation du hub communication électorale). 
   A ce jour, les candidats n’ont pas réussi la convergence de leur communication d’influence, du marketing politique sur les trois écrans (télévision, ordinateur, portable). C’est la stratégie de la relation étroite avec les trois écrans, ni l’opposition, ni la majorité n’a développé une stratégie dominante offensive globale et transversale de communication misant sur l’auditif (la radio reste un moyen sûr de diffusion à couverture nationale), le visuel et la presse. Comme d'habitude on assiste dans toute sa splendeur au déploiement de la technique "du coup par coup", du" one shot", cela trahit généralement une tendance prononcée à l'incohérence, l'impréparation.
   Actuellement les télévisions nous donnent des informations sur les candidats, des chants à la gloire des candidats, des griots qui répètent de manière déstructurée les louanges à la gloire des candidats, mais, aucune communication d’influence pour influer sur les perceptions des électeurs.  
 
Sur ce point : Majorité 0 – Opposition 0
 
2-Les candidats de l’opposition ont réussi avec peu de moyens à garder l’initiative dans la communication ou la diffusion de l’information (ce n’est pas la même chose). Ça s’appelle la stratégie du référent (être le premier à parler, dénoncer, critiquer, orienter le débat en fonction de la désinformation ou de l’information, ou encore de l’intérêt politique). La majorité subit généralement le débat au lieu d’être à l’origine, malgré les moyens audiovisuels en grande quantité à sa disposition. Elle réagit souvent de manière réactive et quelques fois dans une confusion de rôles étonnante, or, nous savons tous que lorsqu'on réagit, on agit pas sur les faits, mais on les subit. Toute action nécessite réflexion en amont, définition d'une stratégie commune et claire, la maîtrise de l'infosphère et la médiasphère congolaise, avec des relais de diffusion bien identifiés, prêts à l'action.


    La raison est simple, depuis 5 ans, la majorité n’a pas développé deux stratégies, la stratégie de prise de parole et de positionnement, et la stratégie de visibilité. La majorité a mollement identifié face à l’opposition, ses zones potentielles de désinformation, de conflit, de complexité ou anxiogènes, qu’elle n’a pas en amont comblé par une subtile communication d’influence (programme de réponses et des solutions sur le terrain). La politique de l’autruche n’est pas une stratégie durable. La conséquence aujourd'hui est que, la majorité a encore du mal à développer son leadership sur des thématiques (les sept faims du Congo) lui permettant d’occuper au maximum la médiasphère congolaise. C'est grave, mais, il n’est pas trop tard. 
Sur ce point : Opposition 1-Majorité 0
 
3Dans l’opposition, quelques candidats s’activent dans l’hyper communication, mais sans pour autant accompagner celle-ci, d’une communication d’influence efficace. Le candidat de la majorité n’est pas enclin à l’hyper communication, il a adopté la stratégie du « goutte à goutte ». Le Président a raison, communiquer sur une rumeur, une mini-crise, une information, l’officialise, lui donne du crédit. Il a toujours su garder silence sur une rumeur, pour mieux la décrédibiliser. 
On reproche au Président de ne pas souvent intervenir, il répond par le silence et l’exclusivité. Pour parler comme les tenants du développement durable, pour que l'autorité soit soutenable, le chef doit l'économiser...  Et laisser décider les autres... Pour garder hauteur et recul... 
Sur ce point Majorité 1 – Opposition 0

4– Émerger dans une campagne présidentielle, c’est s’aventurer dans un vaste espace d’influence impitoyable où les échanges se font à grande vitesse. Pour tous les candidats, Emerger dans la médiasphère congolaise exige au cours des 17 jours à venir une existence médiatique innovante et permanente, mais également la capacité d’engager un véritable dialogue sérieux et audacieux avec les acteurs qui la composent.    
   Il manque à ce jour en observant les candidats en course, malgré les efforts consentis et les timides moyens mis en place, une stratégie globale autour de la création, de l’amplification, et de la défense de l’image, de l’ambition et du projet. Nous désignons cette stratégie sous le vocable de stratégie de la sensibilisation. 
     Aucun candidat ne réussit à faire monter dans les différents débats   (à la radio, à la télévision, sur internet) une thématique dont la mesure phare  proposée serait la solution. Le tout sauf KABILA ou après moi c’est le chaos, n’est pas une réponse aux attentes des congolais. Aucun débat sur les « sept faims du Congo », donc pas de solutions sur les thématiques sociales majeures qui font voter les congolais à l'unisson. Je parle des analyses de fond dans une logique d’offres de développement et non des gesticulations journalistiques à la télé ou à la radio, ni de chapelets de bonnes intentions non chiffrés, non planifiés etc…
Sur ce point Majorité 1 – Opposition 0
II - Analyse de la conduite des campagnes :                                                   regard croisé Majorité-Opposition
Lorsque les 11 candidats ont annoncé leur candidature à la magistrature suprême pour la succession du Président Joseph KABILA, ils étaient tous conscients de trois choses :
  1. Personne n’a un bilan à impact visible et à fort impact médiatique comme on dit dans notre jargon, à l’exception du Président de la République. Certains ont même un passé encombrant donc difficile de naître de nouveau ou de paraître neuf.
  2. Que cette campagne ne sera pas une campagne politique traditionnelle, de conviction des électeurs (gauche, droite par exemple), ni une campagne exclusivement tribale (telle province pour tel candidat), mais une campagne de mobilisation des congolais autour d’un homme, d'un bilan pour certains, autour d’un projet pour d’autres ou autour d’un Congo meilleur pour la classe moyenne et les cadres généralement.
  3. Mais, cette mobilisation pour tous les candidats, à un coût : pas moins de 2 milliards de dollars selon nos estimations et l’argent n’est pas la ressource la mieux partagée ou la plus disponible au cours de cette campagne. A défaut d’argent, il faut beaucoup d’intelligence, de volonté, de disponibilité et d'amour pour ce beau pays, pour être à la fois visible, audible et présent.
   Pour mobiliser les congolais actuellement, les candidats ont commis une faute impardonnable. Le congolais est devenu un élec-acteur, conscient de son rôle et de son intérêt. Si les campagnes politiques traditionnelles reposent sur un projet politique. Les campagnes modernes se centrent sur :

  • la personnalité du candidat, 
  • son caractère, 
  • son identité, 
  • son autorité de compétence...bref les éléments constitutifs du (STAR SYSTEM - E1)

Si le candidat doit générer une vraie mobilisation, il lui faut susciter et organiser des supporters (d’abord) puis les convaincre ensuite (par le message) grâce à trois leviers principaux de mobilisation :

  1. le message (par exemple, les sept faims du Congo),
  2. la puissance des alliances,
  3. le maillage national ou l’organisation militante du terrain.
Faire des tournées dans les provinces, dans les villes est certes louable et important en marketing politique, mais les candidats sont bien conscient que cela ne représente que 20% de la mobilisation nécessaire pour faire d'un supporteur un militant, un militant enfin un vote. Faire un tour dans une localité, n’apporte pas toujours le bulletin de vote attendu dans l’urne. Il faut bien plus. Il faut quadriller le terrain par une organisation et une logistique innovante, il faut noyer le terrain par sa présence, il faut être le "saint esprit du peuple". C'est possible et faisable.                                              

Sur ce point : Majorité 0 – Opposition 0
 
Comment ?

  1. Quelle est la stratégie de positionnement et de prise de parole du Président de la République au cours de cette campagne ?
  2. Quelle est la stratégie de positionnement et de prise de parole des figures de l’opposition au cours de cette campagne ?
La stratégie bien entendu dépend de l’identification de l’enjeu central de cette élection dans les deux camps.
  1. Quel est l’enjeu central de cette élection pour le Président de la République candidat à sa propre succession : Kabila l’incarnation du changement, le meilleur espoir d’un "Congo en chantiers".
  2. Quel est l’enjeu central de cette élection pour l’opposition : l’espérance du rejet
Comment maximiser ses chances ?
Il faut une campagne de mobilisation qui deux semaines avant l’élection se mue en campagne de cause… Nous constatons cependant, sur le terrain quatre types de campagnes :
  1. Une campagne de la haine et de l’invective
  2. Une campagne type volcan (silence, puis j’apparais et disparais)
  3. Une campagne en dents de scie (faute d’argent, d’organisation et de moyens, on se débrouille, on gère les urgences, on navigue à vue, on coopère, etc…)
  4. Une campagne type tonneau vide (beaucoup de promesses et de critiques peu d’actions concrètes et crédibles)
A ce jour, le peuple est demandeur, il ne demande que ça d’ailleurs. Le Congolais aspire à la paix, veut du bonheur, et rêve de bien être. Le peuple veut manger 3 fois par jour. Le peuple en a marre de tendre la main, il veut "pêcher son propre poisson" et non attendre et vivre de la redistribution sociale à la congolaise. Le Congolais aime son pays, il est capable de se mobiliser pour son pays, pour les grandes causes. Il veut du rêve, de la passion, de l'envie, il a en lui, le désir d'aimer, d'aimer son avenir, d'aimer sa souffrance pour y parvenir. Il peut faire des sacrifices. Il attend et ne demande que des idées qui peuvent et doivent le mobiliser. Pour le mobiliser il faut un vrai message de mobilisation, une cause nationale, qui dépasse tous les clivages, toutes les ethnies, toutes les provinces. Le peuple attend, jusqu’à ce jour, un message électoral fédérateur, il attend dans un calme étonnant ce message qui surpasse toutes les divisions, tous les intérêts, toutes les ethnies.  A ce jour que des batailles, des critiques, des ruses, des réactions...Rien de ce qui intéresse le congolais d'en bas. 
Sur ce point Majorité 0 – Opposition 0
Et pourtant ce message existe…Il suffit de ne pas courir derrière les postes, les budgets, les fesses, d’aimer ce beau pays, d’aimer l’intelligence, le beau, le rêve et la puissance bénéfique du choc des idées, ce message existe…
Revenons à la campagne de mobilisation
Aujourd’hui elle se fait autour de la personnalité, de l’ambition, de l’ethnie ou de la province du candidat. Tous les candidats ont leur message, ils sont l’incarnation du message et ils drainent des foules, certains diront même que ça marche.  Il est vrai que le charisme et les qualités exceptionnelles des candidats drainent des supporteurs qui ne sont pas disons-le tous des voix dans l’urne. Faire d’un supporter un candidat est une tâche importante et sérieuse qui exige un travail de terrain sérieux pour une adhésion évidente aux messages et à la personnalité du candidat.
 
Les risques d’une campagne de mobilisation au Congo
Les conseillers ont oublié une chose : une campagne de mobilisation pose toujours problème, car si elle mobilise, elle est aussi clivante, et comme en RDC, il n’y a pas d’adversaires politiques mais que des ennemis politiques, le trouble n’est jamais loin. Nous y sommes déjà. La campagne connaît des tensions plus ou moins révélatrices des risques d’une campagne de mobilisation entre les différents partisans. 
                                 Sur ce point : Majorité 0– Opposition 0
 
Si les états-majors politique et les direction de campagne des différents candidats font tourner à plein régime, la stratégie de la mobilisation dans leur campagne (mobilisation autour du bilan, de la personne, ou de son origine). Le pire peut être à craindre de manière mathématique. Il faut donc innover, modifier les trajectoires, revoir la structuration de l'image des candidats, modifier le STAR SYSTEM et les stratégies de campagnes. Cela est possible à 17 jours de l’élection présidentielle. Le coup de génie permettra soit au Président de la République ou à l’une des figures de l’opposition de remporter cette élection. 
 
Sur ce point des propositions existent.
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Le prochain billet : POLITICOSPHERE-ELECTION : le management des complexités en pleine campagne électorale

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RDC : PRÉSIDENTIELLE 2011 - POLITICOSPHERE DES CANDIDATS -1-


STRATÉGIE ET INTELLIGENCE POLITIQUE
 
Par Patrice PASSY
 
Ils sont onze, ils rêvent tous de succéder à Joseph KABILA
  1. Joseph KABILA, Président actuel de la République Démocratique du Congo
  2. Jean ANDEKA DJAMBA (Alliance des nationalistes croyants congolais)
  3. Adam BOMBOLE INTOLE (indépendant)
  4. François-Nicéphore KAKESE MALELA (Union pour le réveil et le développement du Congo)
  5. Vital KAMERHE LWA-KANYIGINYI (Union pour la nation congolaise)
  6. Oscar KASHALA LUKUMUENA (Union pour la reconstruction du Congo)
  7. Léon KENGO WA DONDO (Union des forces du changement)
  8. Antipas MBUSA NYAMWISI (indépendant)
  9. François-Joseph MOBUTU NZANGA NGBANGAWE (Union des démocrates mobutistes)
  10. Josué-Alex MUKENDI KAMAMA (indépendant)
  11. Étienne TSHISEKEDI WA MULUMBA (Union pour la démocratie et le progrès social 
Ca y est ! La campagne présidentielle est lancée en République Démocratique du Congo…
La vitalité de la vie politique congolaise va être en démonstration au monde entier, nous n’avons pas le droit à l’erreur.
 
Les politiques congolais sont tout sauf des managers : cette campagne nous donne l'occasion de le révéler à leurs dépens.  Ce cahier de campagne Présidentielle 2011 me servira de marqueur sur leurs "travers" pour souligner les forces et faiblesses des candidats sur le chemin de la victoire ou de l’insuccès.
Chers candidats à l’élection présidentielle, vous le savez bien que les Congolaises et Congolais ne sont pas dupes, la méfiance actuelle envers les politiciens et l’attentisme des électeurs est simplement un signal fort à la majorité actuelle : votre crédit s'épuise si vous ne faites pas mieux ou plus que les réalisations actuelles, et les déclarations tonitruantes ne masquent pas les « sept faims du peuple ».
Le message aux figures de l’opposition est tout aussi clair : on veut bien vous faire confiance, mais il nous faudra des preuves de votre capacité à faire mieux que Joseph KABILA qui, malgré les crises les guerres, les blocages et l’environnement international peu enclin à nous aider, a mis en place, selon le Premier Ministre le 14 septembre dernier, « les bases nécessaires pour un développement harmonieux ».
Le souverain primaire comme on aime à le dire à Kinshasa, c’est-à-dire le peuple congolais, a inscrit la culture du résultat dans ses exigences de choix du candidat. A ceux qui votent du fait de l’appartenance à un nom, à une tribu ou à une province, le peuple congolais dans son ensemble a compris, qu’il ne va pas perdre, sa rationalité aux dépens d'enjeux émotionnels qui font vite glisser vers l'arbitraire, la guerre, ou les troubles publics. La faim va donc pousser à voter celui qui travaille dur pour résoudre nos problèmes sociaux de base. 
 
Le Congolais est un électeur de plus en plus conscient de ses intérêts, il dit aux 11 candidats que la cohérence entre le discours et les actes est indispensable sur le court terme, mais la cohérence entre le discours et les résultats est essentiel sur la durée. Or à l’exception du Président de la République, personne n’a un bilan à impact visible aussi édifiant. Mais, une campagne de communication politique du Président axée sur le bilan, risque d’être une erreur stratégique aux conséquences lourdes. Car tout bilan est clivant. Le Président doit rassembler au-delà de sa majorité. Une campagne sur le bilan aussi édifiant soit-il risque de le présenter comme l’homme des actions passées. C’est le Congo au futur et à l’unisson que nous devrions chanter, rêver, attendre, humer, sentir, vivre, être, c’est-à-dire le « Congo en chantiers » qui devait être proposée aux Congolais dans la continuité des « 5 chantiers ».
Pour cela, il faut à tous les candidats, des programmes clairs, précis, chiffrés, modulaires et modulables par étapes…Les 11 candidats l’ont annoncé, ils ont des programmes politiques. Ils ont claironné avoir des projets politiques pour le Congo, certains ont parlé des visions pour un Congo meilleur...Alléluia, mais ils ont oublié une seule chose : 
Parler ne fait pas cuire le foufou…Agissez !!! Car, le peuple a faim.
      Le peuple congolais devient un élec-acteur, cela lui donne des droits et des devoirs, il en est conscient et promet par sa discipline d’accompagner le vainqueur jusqu'à la victoire finale.
      Mais, un candidat à l’élection présidentielle au Congo, en 2011, ne peut pas faire l’économie « des bruits du peuple », des « cris et hurlements des sans voix ». En 2011, le peuple congolais à « sept fois faim » ces faims sont invalidantes pour la majorité de la population congolaise. Ces faims constituent le terreau nécessaire aux extrémistes pour empêcher le bon déroulement des élections. Ces faims dictent actuellement « l’agir et le vivre ensemble des congolais », ces faims donnent à la rencontre candidat-élec-acteurs une intensité particulière, fondée sur des attentes multidimensionnelles, tellement particulière que les promesses et les programmes non chiffrés, non quantifiables, sans planning d’exécution et de mise en œuvre, ne suffisent plus.
Ces 7 faims sont :
 
1.   La faim pour se procurer un toit décent (politique nationale d’urbanisation, les banques (11) de l’habitat, politique nationale de l’habitat, plan national d’accès à la propriété, etc…)
2.   La faim pour se nourrir (Programme national 3 repas par jour, Programme national des coopératives agricoles, le fond de soutien agricole, le programme national de mécanisation de l’agriculture, la banque des agriculteurs du Congo, etc…)
3.   La faim pour s’habiller (Programme de développement de l’industrie textile,…)
4.   La faim pour éduquer et s’éduquer (…)
5.   La faim pour gagner mieux sa vie (…)
6.   La faim pour vivre heureux (…)
 
7.   La faim pour soigner sa famille (…) Merci de nous contacter pour en savoir plus… patrice.passy@gmail.com    
 
A chaque faim, les Congolais attendent, une solution, c’est à dire un programme triennal ou quinquennal de développement, chiffré, mesurable, quantifiable et disponible sur toutes les sources d’information.

Revenons à la campagne
Cette campagne sera caractérisée par son organisation compétitive, par son parcours rugueux et sa très forte polarisation (majorité présidentielle et UDPS). La communication d’influence et le marketing politique seront un véritable  levier complémentaire pour la victoire finale. La communication politique et le marketing politique sont un enjeu stratégique lourd pour les 11 candidats à 17 jours de l’élection. Car il faut convaincre, séduire, faire rêver, donner de sa personne, être visible, savoir donner et dire au peuple ce qu’il veut entendre et voir. Pour gagner, il ne faut pas s’imposer par son bilan, grave erreur stratégique, je me permets d’insister. Mais, être imposer par le bilan pour mieux se projeter dans l'avenir et s'emparer ainsi des « sept faims du Congo », la nuance est lourde. En communication, faire dans la nuance s’apprend, c'est un métier. 
La violence appelle la violence, toute stratégie autour du désordre, de la peur et de la violence fera un mauvais candidat. Qui dit mauvais candidat, prépare un mauvais perdant. Toute occupation du terrain médiatique du fait des troubles, des heurts, des affirmations gratuites, du tout sauf KABILA, ne s’appelle pas stratégie de communication. Les figures de l’opposition managent  les personnalités de leur bureau politique ou conseil national en chef de meute : les fidèles sont récompensés, les dissidents exclus, les fortes personnalités se font limer les crocs. Le Congo n’est pas une meute. En cette période riche en intensité l'autorité s'use quand on en abuse, la violence piège le violent.  A force de répéter tout sauf KABILA sur tous les fronts, on finit par dévaloriser son capital confiance, son image de rassembleur, son image de sage et d’expérimenté, son autorité. Une sorte d'usure de valeur liée à l'inflation haineuse. Les figures de l’opposition n’ont pas encore compris que l'omnipotence n'est plus à la portée des dirigeants congolais : ils doivent savoir s'entourer, valoriser, déléguer, pour entraîner leurs collaborateurs à préparer la victoire pour une meilleure relève.... Leur panache blanc ne suffit plus. Seule l'aune du projet permet de jauger le prétendant. Pour l’instant faute de projet visible, audible, palpable, crédible, mesurable et quantifiable, nous avons du mal à jauger les prétendants et le sortant. Nous sommes au cœur du trou noir de cette campagne.
     Promettre ne suffit plus, le peuple a faim et veut du concret…AGISSEZ !!!
Pour les candidats sans bilan, OBAMA a gagné sans bilan, sans expérience ministérielle, mais a su rassembler autour d’un projet clair, disponible, chiffré, porteur d’idées nouvelles, d’espérance, autour de l’Amérique, ses valeurs, ses richesses, il a atomisé le peuple américain, donner du changement grâce à des idées et une bonne connaissance du terrain et des américains...Tout est possible avec beaucoup d’intelligence, j'insiste beaucoup d’intelligence et d’innovation, de rigueur, de courage, de volonté, d’énergie renouvelable, une organisation quasi militaire, un maillage national de sa présence,  de la constance dans l’effort et une superbe communication comme nécessaire levier complémentaire pour la victoire. 
L’improvisation, "Dieu va faire", la débrouillardise, la gestion de la campagne dans l’urgence, sont les meilleurs moyens pour perdre une élection. Aucun candidat ne pourra gagner seul, il lui faut une équipe disciplinée, des professionnels aguerris, gage de sérieux et de professionnalisme, sur laquelle s’appuient des équipes-terrain, bien rémunérées, en rangs serrés qui délivrent un message à l’unisson. Tout est possible même avec très peu de moyens grâce à une gestion rigoureuse  de la campagne.  
Onze candidats pour un seul fauteuil, ils y croient et tous depuis quelques temps, sont en ordre de bataille pour sillonner le pays et convaincre les éléc-acteurs de la faisabilité, viabilité de leur ambition politique, à défaut de projet politique. 
Prochain billet : POLITICOSPHERE CANDIDATS : Regard croisé Majorité-Opposition : 13 jours après, les premières fautes...
Patrice PASSY
Conseil en communication d'influence et Intelligence stratégique


lundi 7 novembre 2011

BIENTOT LA CREATION D’UN INSTITUT DE CRIMINOLOGIE ET DE CRIMINALISTIQUE EN AFRIQUE CENTRALE


Nous recherchons des partenaires techniques, financiers, commerciaux ainsi que des formateurs à la retraite. Dossier sur demande.

Pourquoi un institut de criminalistique et de criminologie en Afrique centrale ?
  • Parce qu’il n’ y a pas de structures techniques de recherche, de réflexion-action et de formation permettant de trouver les éléments de connaissance collective et de diffusion des savoirs sur le crime.

  • Parce qu’il y a en Afrique centrale (en ce qui concerne nos marchés cibles) moins de 15 criminologues sur une population globale de près de 110 millions d’habitants. Par voie de conséquence, nous constatons l’existence d’une multiplicité de relevés sur la criminalité sur la sous-région (les drogues, par exemple) dont on ne peut vérifier ni l’exactitude, ni le domaine de validité des chiffres que l’on entend crier.  
  • Notons aussi, l’absence de stratégie transversale et globale à l’échelon local et régional de prévention de la criminalité visant à s'attaquer aux causes profondes et aux facteurs de risque liés à la criminalité et à la victimisation par le biais d’une réflexion régionale sur le crime et de mesures sociales, économiques, sanitaires, judiciaires et éducatives adaptées…
Contexte particulier en Afrique centrale
Les institutions responsables de l'administration de la justice en Afrique centrale font face à des problèmes et difficultés liés au phénomène criminel qu’elles ne peuvent résorber car, les dispositifs de prévention et de répression sont inadéquats, manquant en particulier d’équipements modernes, de compétences et de culture juridique. Ce qui se traduit par une évolution du crime organisé avec ses effets négatifs sur nos économies, nos plans de développement, sur la légitimité juridique et politique, la tranquillité publique et l’ordre public de nos concitoyens.

On peut s'interroger sur les causes de cette criminalité, sous-développement économique, violations flagrantes des droits de l'homme, aliénation de la société, manque de formation et de compétences, rémunération inadéquate des agents de la fonction publique, pauvreté et précarité sociale, drogue, avidité, effritement des valeurs morales. C'est probablement en fait une combinaison de tous ces éléments qui nous fournit cette longue litanie des méfaits qui a fini par dépasser le cercle des défenseurs des droits de l'homme et exaspérer des populations qui ne croient plus en la justice pénale, aux forces de l’ordre, en l’armée.
Les forces de l’ordre et les administrations juridique, judiciaire et pénitentiaire de nos pays souffrent de dysfonctionnements structurel, d’inorganisation, de confusion de rôles et d’intérêts, du manque de moyens, et d’une insuffisance des compétences et de formation.

D'après une enquête de l'Organisation des Nations unies (ONU), trois citadins en Afrique centrale sur quatre ont été victimes d'un acte de violence des forces de l'ordre au cours des cinq dernières années.
Le système carcéral hérité du colonisateur n’a jamais visé à réparer les torts, à compenser des dommages causés à des individus (L'Etat) ou à la société (les guerres fratricides), car il avait été mis en place pour réprimer toute velléité d’autonomie, pas du tout pour éduquer, ni réinsérer socialement les délinquants. Nos Etats ont en gardé l’approche après l'indépendance et la méthode, exclusivement répressive dans la lutte contre la criminalité à savoir : la prison,  ne participe donc pas aux objectifs de réinsertion des délinquants.

L’absence d’une politique globale et cohérente autonome sur la durée à l’échelle locale ou régionale d’insertion des délinquants, de miliciens ou d’indemnisation des victimes en est une parfaite illustration. Face aux difficultés des autorités à juguler les faits criminels, le tout- répressif prôné de l'appareil policier, judiciaire est la manifestation d'une absence de réponse criminologique adaptée à la question : 


pourquoi le crime et l’impunité augmentent-ils dans les sociétés africaines ?

Cela dénote le manque de politique transversale de prévention, de répression cohérente, et d’une réflexion locale et sous-régionale sur la réinsertion sociale, des délinquants, des ex-miliciens. C’est en réaction à ces lacunes, et face à ces besoins récurrents que nous souhaitons la création de l’institut de criminologie et de criminalistique en Afrique Centrale dont le siège serait fixé à Brazzaville ou à Kinshasa.

Objectifs

L’institut proposera un diplôme d'université complémentaire de formations initiales, aussi bien en Droit, Médecine, Sciences humaines ou Sciences sociales. Il s'adresse également à des professionnels concernés par les sciences criminelles (magistrats, policiers, gendarmes, éducateurs spécialisés, personnels de l'Administration Pénitentiaire et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse ...).
Ce diplôme n'est délivré que par l’Institut de Criminologie et de Criminalistique d’Afrique Centrale et la formation offre des enseignements originaux par rapport aux cursus traditionnels.

Le but de cet institut est de :
  1. Mettre en place en Afrique Centrale une structure permettant l’enseignement et la diffusion des sciences criminologiques et sciences criminelles, de la criminalistique, de la victimologie aux professionnels ou non du crime
  2. Un cycle d’étude long (trois années d’études sanctionnées par un diplôme de l’institut)
  3. Un cycle court d’un an sanctionné par l’obtention de deux certificats de l’institut en rapport avec l’option choisie.
  4. Offrir aux étudiants et praticiens de l’institut la possibilité de participer à des stages pratiques et de perfectionnement à l’étranger ou à des projets de recherche appliquée.
  5. Offrir des débouchées professionnelles aux étudiants désireux de se spécialiser en criminologie, criminalistique, ou victimologie.
  6. Élaborer une production écrite, et électronique grâce aux différents travaux transversaux ou sectoriels de recherche ou d’analyse de l’institut (criminologie, criminalistique, victimologie, philosophie et justice pénale …) en vue de favoriser et encourager la vulgarisation des connaissances nécessaires consultable en ligne.
  7. Etre une DrogoSphère une plate forme d'information multimodale sur les drogues en Afrique Centrale.
  8. Mettre en place un observatoire du terrorisme dans la sous-région
Enjeux de l’institut de criminologie en Afrique centrale
  1. L’institut va être à ce titre un carrefour de la pratique professionnelle, de la recherche scientifique et de l'action étatique et communautaire en matière de justice pénale.
  2. Etre une force de propositions dans le domaine des sciences criminologiques et criminelles et faire valoir les points de vue de tous ces milieux auprès des autorités législatives ou décisionnelles compétentes des Etats de la sous-région. Ceci peut prendre la forme de mémoires, représentations, conférence-débat, articles et autres moyens de communication
  3. Servir d’interface avec les compétences d’attribution des divers organismes, partenaires et organismes publics et privés concernés par la production et l’utilisation de la criminologie, la criminalistique, et la victimologie.
Dans son fonctionnement, il va apporter : 
  1. Une dynamique nouvelle dans la gestion et diffusion de la connaissance des sciences criminologiques, des sciences criminelles grâce à son centre de formation et de documentation électronique.
  2. Cet institut va être à la fois un carrefour interministériel et doit avoir un rôle technique de critique et d’action informationnelle.
  3. Le travail à y faire est alors collectif et les personnes ressources (toutes nationalités) qui y participeront doivent apporter une pluralité de compétences et d’expertises. L’institut va être prestataire de services spécialisé dans l’organisation des séminaires et formations auprès de ces clients ayant fait la demande et retenus d’office ou, suite à un test selon, les conditions qui seront mis à la disposition des candidats.
Sont concernés, les professionnels ou non du crime à savoir :

Ministère de la justice. Département chargé des sinistrés et de la réinsertion sociale. Policier. Gendarme. Magistrat. Avocat. Psychologue. Douanier. Psychiatre. Educateurs sociaux.. Etudiant(e) en maîtrise de droit, en sociologie, en psychologie, universitaires, chercheurs.
L’Institut de Criminologie et de Criminalistique d’Afrique Centrale et la recherche de partenariat.


J'estime que les défis auxquels les Etats sont confrontés appellent une coopération internationale structurée dans le cadre de laquelle ceux qui ont les capacités doivent fournir une assistance technique à ceux qui manquent d'expertise, de moyens financiers et de ressources. Nous souhaitons apporter une assistance technique dans les domaines des sciences criminologiques, sciences criminelles, de la victimologie à nos administrations juridiques et judiciaires.  
Cette coopération dans le respect bien compris des intérêts des parties, contribuera à l'évolution du système de justice pénale; dans ses composantes policière, judiciaire et correctionnelle et à la modernisation des législations d’Afrique centrale qui s'y rapportent.
Merci de nous contacter à l’adresse suivante : patrice.passy@gmail.com
Lieu d’implantation : Brazzaville ou Kinshasa
Marchés cibles : Brazzaville, Kinshasa, Libreville, Yaoundé, Bangui, N’Djamena

Proposition chiffrée du budget prévisionnel : l'exécutive summary sur demande                                             

Livrables décembre 2015

Par Patrice PASSY
Juriste-Criminologue
Diplômé en criminalistique Université de Paris V René Descartes       
Diplômé en sciences criminologiques Paris II Sorbonne                  
Diplômé en victimologie Paris XIII